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Tout savoir sur le Use of Sold Products

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Un bilan carbone permet de calculer le gaz à effet de serre produit par les activités d’une entreprise. Mais doit-il inclure les émissions induites par l’utilisation des produits vendus (USP) par la société ?

Que désigne-t-on par USP ? Comment calculer cette empreinte carbone émise en aval de la production ? Est-il nécessaire de l’intégrer dans le bilan carbone de son entreprise ou peut-on se passer de ces données ? On vous explique tout !

L’essentiel

  • Les émissions liées à l’USP (utilisation of sold product) désignent les émissions liées à la consommation du produit par l’utilisateur final.

  • Ces émissions représentent souvent plus que les émissions scope 1 et 2 d’un produit ou d’une entreprise. Il est donc important de savoir comment les quantifier pour les intégrer dans son bilan carbone.

  • Cette quantification peut se faire en différenciant les produits finis des produits intermédiaires ainsi qu’en prenant en compte leur consommation d’énergie directe ou indirecte.

Qu’est-ce que l’USP ?

Un bilan carbone est divisé en trois scopes, qui regroupent les sources de gaz à effet de serre (GES) généré par les activités de l’entreprise : les émissions directes, la consommation énergétique et les émissions indirectes.

Le scope 3, qui rassemble les émissions indirectes, est le principal poste d’émissions. On estime qu’il représente 70 % à 90 % du GES émis par l’entreprise. 

Il comprend les émissions qui ne sont pas directement issues de la fabrication d’un produit, mais se trouvent en amont ou en aval de sa chaîne de valeur, par exemple :

  • L’extraction de matières premières ;

  • Le transport de ces matières premières ;

  • Les émissions relatives à l’utilisation du produit.

Le scope 3, et donc in fine le bilan carbone, s’intéresse ainsi à l’usage qui est fait des produits après leur vente, qu’on appelle aussi le use of sold product (USP).

Mais comment calculer l’USP, afin de l’intégrer dans son bilan carbone ? La méthode ne sera pas la même en fonction du type de produit vendu et de si l’on connaît sa destination ou non.

Par exemple, il sera plus simple pour un constructeur automobile d’estimer son empreinte carbone à partir du nombre et du type de voiture qu’il vend, que pour un aciériste, qui ne connaît pas nécessairement la destination de l’acier qu’il fabrique.

On distingue 4 cas de figure.

Les 4 cas de figure d’USP

Quels sont les 4 cas de figure d’USP ?

Pour établir un cadre de calcul des émissions d’utilisation des produits vendus, on distingue :

  • Les produits finis : ce sont les produits qui seront utilisés directement sous la forme à laquelle ils sont vendus (une voiture, par exemple). Pour calculer leurs émissions, on prend en compte 3 paramètres :

  • La durée de vie du produit ;

  • La fréquence d’utilisation ou durée d’usage du produit ;

  • Les émissions associées à un usage unitaire du produit.

  • Les produits intermédiaires : ce sont les produits qui ne seront pas directement utilisés sous la forme avec laquelle ils sont vendus, mais connaîtront une transformation ou seront intégrés à un autre produit avant utilisation (un moteur, par exemple).

→ Pour estimer leurs émissions, on reprendra les 3 critères ci-dessus, mais on calculera aussi leur quote-part par rapport au produit final.

À noter : selon le GHG Protocol (le protocole international qui propose un cadre pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre des entreprises), il n’est pas obligatoire d’intégrer les produits intermédiaires au bilan carbone de sa société.

Ces deux groupes de produits sont ensuite divisés selon deux autres critères :

  • Pour les produits finis, en fonction de s’ils consomment directement de l’énergie ou non ;

  • Pour les produits intermédiaires, en fonction de si l’on connaît leur destination ou non.

On arrive donc aux 4 cas de figure d’USP :

  • Les produits finis qui consomment directement de l’énergie ;

  • Les produits finis qui consomment indirectement de l’énergie ;

  • Les produits intermédiaires semi-finis dont on connaît la destination ;

  • Les produits intermédiaires semi-finis dont on ne connaît pas la destination.

Les produits finis qui consomment directement de l’énergie

Cette catégorie est la plus facile à prendre en compte. Il s’agit des produits finis qui consomment directement de l’énergie, comme les téléphones portables.

Pour les intégrer au bilan carbone, il faut calculer les émissions causées par l’énergie qu’ils utilisent sur toute leur durée de vie.

Exemple : la durée de vie d’une voiture est estimée à 10 ans. On considère qu’elle parcourt 20 000 kilomètres par an. On fera donc le calcul de 20 000 x 10 = 200 000. Pour intégrer cette voiture dans le bilan carbone de l’entreprise, on calculera l’empreinte carbone d’une automobile qui roule 200 000 km.

Les produits finis qui consomment indirectement de l’énergie

Cette catégorie peut s’avérer un peu plus difficile à prendre en compte. Elle concerne les produits finis qui nécessitent de l’énergie de façon indirecte : par exemple, des vêtements qui doivent être lavés.

S’il demeure optionnel selon le GHG Protocol, reporter ce type d’émissions est fortement recommandé si l’on veut disposer d’un bilan carbone complet et estimer au mieux les risques de transition.

Pour les intégrer au bilan carbone, on estime l’énergie qu’ils consomment de la même façon que pour les produits finis qui nécessitent directement de l’énergie.

Chez Carbometrix, nous essayons, bien entendu, le plus possible, de mesurer et estimer ces émissions. 

Les produits intermédiaires semi-finis dont on connaît la destination

Cette catégorie désigne tous les produits fabriqués par l’entreprise, mais destinés à être transformés ou intégrés à d’autres produits avant d’être utilisés. Au moment de la vente, on connaît la destination du produit, ce qui permet d’estimer son impact carbone, par exemple si l’on fabrique des moteurs d’avion. 

Pour calculer l’empreinte de ces produits semi-finis dont on connaît la destination, on procède en deux étapes :

  • Le calcul des émissions totales du produit fini  : dans le cas de l’avion, on estime son empreinte carbone en fonction de sa durée de vie et de la distance qu’il parcourt, de la même façon que dans l’exemple de la voiture ci-dessus ;

  • L’attribution d’une quote-part des émissions du produit fini, selon le produit que l’on a vendu, calculée :

    • À partir des données physiques ou monétaires : dans le cas du moteur d’avion, ce peut être selon le poids du moteur dans le produit final ou bien selon la valeur du moteur par rapport au reste de l’avion ;

    • La quote-part dépendra également de celle des autres produits qui constituent le produit final (elle sera proportionnelle).

    • Cette méthode permet de tenir compte de l’empreinte carbone du produit semi-fini en le rapportant à celle du produit fini, et aboutir ainsi à l’estimation la plus précise possible.

Chez Carbometrix, nous essayons, bien entendu, le plus possible, de mesurer et estimer ces émissions. 

Les produits intermédiaires semi-finis dont on ne connaît pas la destination

Cette catégorie est certainement la plus difficile à estimer. Elle désigne les produits fabriqués par l’entreprise, mais qui seront amenés à être transformés ou intégrés à d’autres produits et dont la destination finale est impossible à connaître (c’est le cas par exemple d’un fabricant d’aluminium).

Plus la production se situe en amont dans la chaîne de valeur (et donc plus elle est éloignée du produit final), plus il est difficile d’estimer quelle sera sa destination, car plus le produit sera amené à subir différentes transformations.

Selon le GHG Protocol, il n’est pas obligatoire de comptabiliser ces émissions, qui sont complexes à comptabiliser. Ainsi, le producteur d’aluminium, qui vend sa production à divers clients et dont les produits pourront avoir des débouchés multiples, ne peut calculer l’USP de chacun.

Néanmoins, il peut être intéressant de réaliser une étude de marché pour estimer les risques liés à la transition.

Intérêt et limite de prendre en compte l’USP 

Intérêt de calculer l’USP

Il existe deux principaux intérêts à tenir compte de l’usage qui est fait des produits vendus :

  • Dresser un bilan carbone exhaustif : le calcul de l’USP permet de se rendre compte à quel point ses activités sont exposées au risque carbone, sur toute la chaîne de valeur et non seulement en ce qui concerne la fabrication du produit.

  • Intégrer cette information dans la stratégie de l’entreprise : connaître les émissions liées à l’utilisation de ses produits permet de mesurer leur résilience face aux enjeux de la transition énergétique, puisque la législation et l’intérêt des consommateurs se portent de plus en plus sur les produits décarbonés.

Chez Carbometrix, nous sommes convaincus que le carbone a un impact business, nous sommes donc très vigilants quant à la mesure de l’ensemble de ces émissions. 

Limites du calcul de l’USP

Il existe deux principales limites à l’intégration de l’USP dans un bilan carbone :

  • Le manque de fiabilité : ainsi que nous l’avons vu plus haut avec les produits dont on ne connaît pas la destination, il est parfois difficile de calculer précisément l’empreinte carbone de l’USP.

  • Tous les cas de figure ne sont pas couverts :par exemple, si l’on prend la réglementation à la lettre, une entreprise de conseil spécialisée dans l’oil & gas n’aurait pas d’USP, alors même que son activité dépend entièrement d’énergies polluantes.

Conclusion

Intégrer l’usage des produits vendus à son bilan carbone est donc essentiel s’il l’on veut que celui-ci soit complet et pouvoir adapter sa stratégie pour limiter son empreinte climatique.

Même si certains produits semblent plus difficiles à comptabiliser que d’autres, comme les produits intermédiaires, la méthodologie du bilan carbone permet de les estimer afin de les prendre en compte dans votre bilan.

Vous souhaitez faire réaliser le bilan carbone de votre entreprise en intégrant toutes les émissions, y compris celles qui sont liées à l’ACV  ? Contactez-nous aujourd’hui !

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