Les épisodes de canicule, de plus en plus fréquents ces dernières années, ont conduit de nombreux particuliers et entreprises à investir dans des systèmes de climatisation. S’ils représentent un gain de confort non négligeable, ils sont également source de nombreuses émissions de gaz à effet de serre, nocifs pour l’environnement.
Dans cet article, nous vous expliquons comment prendre en compte les émissions carbone liées à vos systèmes de climatisation.
Les différents types de climatisation
Tous les systèmes de climatisation ne se valent pas. Certains dégagent plus d’émissions carbone que d’autres ! Il existe différentes solutions pour rafraîchir un bâtiment, qu’on soit un particulier ou un professionnel.
Climatiser à l’aide d’un climatiseur mobile
Les climatiseurs mobiles sont les systèmes les plus faciles à utiliser dans les appartements. Petits et transportables d’une pièce à l’autre, ils sont aussi l’une des solutions les moins chères du marché. Cependant, il s’agit également du modèle le moins efficient énergétiquement parlant.
Climatiser avec une pompe à chaleur (PAC) réversible
Dans une maison individuelle, on trouve généralement des PAC réversibles. Si la pompe à chaleur permet de réchauffer votre logement pendant l’hiver, certaines PAC disposent également de caractéristiques techniques qui leur permettent de climatiser durant l’été.
Climatiser avec des groupes froids
Dans les grands immeubles, le système privilégié pour refroidir l’ensemble sont souvent des groupes froids collectifs.
Climatiser avec un système “Roof top”
Le système de climatisation dit “roof top” est un bloc installé sur la toiture du local à climatiser. Il permet de climatiser de grands espaces de type supermarchés, surfaces commerciales et entrepôts. Ils sont relativement simples à installer.
Les différents postes d’émissions de CO2 liés à la climatisation
La climatisation dégage des émissions de CO2 de trois façons différentes : via la consommation d’électricité, via les émissions fugitives et au moment de la fin de vie d’un système de climatisation (c'est-à-dire au moment de sa destruction). Il faut différencier et savoir comment comptabiliser chacun de ces types d’émissions pour pouvoir calculer l’impact carbone de votre climatisation.
Climatisation et consommation d’électricité
La consommation d’électricité représente un poste important d’émissions pour un climatiseur. Pour fonctionner, le système de climatisation a en effet besoin de beaucoup d’énergie, dont la production peut émettre une quantité importante de gaz à effet de serre.
Ce poste d’émissions est traditionnellement pris en compte dans d’autres calculs d’émissions ; on l’intègre dans la consommation totale d’électricité du bâtiment, ou dans sa consommation d’énergie par mètre carré.
Climatisation et émissions fugitives
La plupart des modèles de climatisation reposent sur l’utilisation de gaz frigorigènes qui vont permettre de refroidir l’air ambiant. Ces gaz sont particulièrement polluants et contribuent à réchauffer l’environnement quand ils sont à l’air libre.
Les émissions fugitives désignent les émissions liées aux fuites de gaz qui ont lieu durant l’année étudiée. Ces fuites sont systématiques dans les systèmes de climatisation, d’où la nécessité d’entretenir correctement son climatiseur !
On note qu’en général, ces fuites sont responsables de deux fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que celles liées à la consommation d’électricité du climatiseur.
Fin de vie d’un système de climatisation
Durant sa fin de vie (c’est-à-dire le processus pour le détruire), un climatiseur va libérer des émissions carbone. Cependant, ces émissions ne sont jamais calculées d’avance et peuvent donc être négligées quand on essaie d’analyser les émissions liées à un climatiseur.
Le principal problème est donc d’évaluer les émissions fugitives liées à la libération de gaz frigorigènes !
Calculer les émissions fugitives liées à la climatisation d’une entreprise tertiaire
Les entreprises, afin de réaliser leur bilan carbone et d’ainsi respecter la loi gouvernementale, doivent pouvoir évaluer les émissions de CO2 liées à leur système de climatisation.
Des experts comme Carbometrix peuvent vous aider à faire en pratique ce calcul complexe. Mais, pour information, nous déclinons plus bas la méthode. Elle se décompose en trois étapes :
Déterminer la puissance de la climatisation
Certaines entreprises ont une bonne connaissance de leurs systèmes de climatisation. Il suffit alors de prendre directement en compte la puissance et le type de climatiseur utilisé.
Néanmoins, la majorité des entreprises n’ont pas directement accès à ces informations. On peut alors prendre des hypothèses moyennes selon les “standards practices” du secteur.
La majorité des climatiseurs utilisés en entreprise sont des climatiseurs à air. Ce type de climatiseur fonctionne en extrayant des calories de l’air ambiant pour le rafraîchir. Pour cela, un gaz spécifique (le gaz frigorigène) est alternativement condensé et évaporé pour rafraîchir l’air.
Pour déduire la puissance d’un climatiseur, on peut prendre en compte la surface à refroidir. L’hypothèse moyenne retenue est de compter 100W par mètre carré refroidi.
Bien sûr, avoir recours à un spécialiste peut permettre de faire ce calcul de façon plus précise.
Déduire les fuites de gaz
La deuxième étape consiste à évaluer les fuites de gaz provoquées par l’utilisation de la climatisation. Si ces fuites sont inévitables, faire réviser son appareil de climatisation régulièrement permet de se prémunir de fuites trop importantes.
L’ADEME, l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie propose un modèle pour calculer ces fuites, Clim_Froid. Ce modèle permet d’estimer les fuites d’un système de climatisation selon la puissance du climatiseur utilisé. Il faut donc ramener la puissance par mètre carré à la surface totale utilisée.
Prendre en compte le type de gaz utilisé
La dernière étape consiste à évaluer le type de gaz utilisé pour réfrigérer la pièce. Ceci s’avère primordial : selon le gaz choisi, les émissions peuvent varier du simple au triple !
Il peut être néanmoins difficile de connaître le type de gaz utilisé dans son climatiseur. Par convention, on fera l’hypothèse de l’utilisation du gaz R410A, qui semble le plus utilisé aujourd’hui. Ce gaz émet environ 1920 kilogrammes de CO2 par kilogramme utilisé.
Comme vous le voyez, malgré une méthodologie simple, faire tous ces calculs est plus compliqué que ce qu’il ne paraît ! N’hésitez pas à faire appel à un professionnel comme Carbometrix pour réaliser ces estimations de la manière la plus fiable possible.
Emissions fugitives vs consommation d’énergie
Selon le type de climatiseur choisi, les émissions fugitives ne représentent pas le même poids dans les émissions totales produites par le climatiseur. Dans un climatiseur mobile par exemple, les émissions liées aux fuites de fluides frigorigènes sont négligeables à côté des émissions liées à la consommation électrique.
Cependant, pour les climatiseurs monoblocs, les plus courants en entreprise, les ordres de grandeur sont les mêmes et il faut prendre en compte les émissions liées aux fuites.
Par ailleurs, un indice permet de contrôler la consommation en énergie d’un climatiseur : il s’agit du SEER (Seasonal Efficiency Energy Ratio en anglais). Ce ratio se calcule en divisant la quantité d’énergie frigorifique produite en une période en kWH par la somme d’énergie consommée sur cette même période.
Même si ce ratio ne prend en compte que la consommation d’énergie du climatiseur (et ne représente pas le coût écologique entier carbone d’un système de climatisation), il peut être intéressant quand on cherche à choisir un nouveau système de refroidissement.
Comment optimiser l’utilisation de la climatisation en entreprise ?
Si la climatisation peut être indispensable dans certains bureaux pendant les fortes chaleurs, plusieurs méthodes peuvent être mises en place pour optimiser l’usage de la climatisation et ainsi moins polluer.
À l’échelle collective, il s’agit de construire des bâtiments avec des matériaux plus efficaces énergétiquement parlants et qui ne laissent pas rentrer la chaleur.
À l’échelle d’une entreprise, on peut :
Décider de moins climatiser : les entreprises ont souvent tendance à « sur-climatiser » leurs bureaux, ce qui consomme beaucoup d’énergie et représente également un surcoût inutile pour l’entreprise. Laisser une pièce à 27°C plutôt qu’à 22°C permet de consommer deux fois moins d’énergie!
Entretenir son système de climatisation : nous l’avons vu, les émissions fugitives sont responsables d’une grande part des émissions carbone. Faire surveiller ses climatiseurs permet de repérer les fuites importantes.
Choisir de façon réfléchie son système de climatisation : selon les besoins de l’entreprise, un type de climatisation peut être plus judicieux qu’un autre. Il faut se renseigner en amont afin de ne pas être pris au dépourvu lors des fortes chaleurs et ainsi privilégier les modèles les plus écologiques.
A long terme, ce seront également les plus économiques !
Se faire aider pour comprendre les émissions carbone liées à la climatisation
Ainsi, la climatisation représente un poste d’émissions qu’il faut absolument prendre en compte lors d’un bilan carbone. Les émissions fugitives sont des émissions scope 1, là où les émissions liées à la consommation d’énergie qui fait fonctionner le climatiseur relèvent du scope 2.
Cependant, il ne s’agit que d’un poste parmi d’autres ! Le bilan carbone nécessite également de prendre en compte les autres émissions scope 1, 2 et 3.
Il faut donc du recul et de la maîtrise pour prendre en compte les différents facteurs d’émissions au sein de l’entreprise. Vous pouvez avoir recours aux experts Carbometrix, spécialistes des bilans carbone et des reportings d’émissions des gaz à effet de serre. Nous vous aidons à mesurer vos émissions de CO2 mais également à mettre en place les actions les plus efficaces pour les réduire.
Conclusion
Seule l’analyse totale du bilan carbone de votre entreprise peut vous permettre de savoir s’il est urgent de mettre en place de nouveaux investissements en termes de climatisation au sein de votre entreprise.
Qu’elle représente seulement 20 à 30% de votre impact carbone ou 50%, les actions à prendre ne seront pas les mêmes.
Faites appel à Carbometrix pour calculer avec justesse l’impact environnemental de votre entreprise et déterminer les actions à mettre en place.